Login

Vers un comptage plus transparent des loups ?

Pour retrouver de la confiance sur l'évaluation des effectifs de loup, il faudra "que la méthode soit partagée et que le chiffre soit fondé scientifiquement", a déclaré Jean-Paul Celet, préfet référent du plan loup.

La question des loups a occupé une grande partie du débat sur l’économie pastorale, organisé le 20 décembre 2023 par la commission des affaires économiques du Sénat. Le préfet en charge du plan loup a donné quelques éclairages sur l’évolution de la méthode de comptage du prédateur.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L'économie pastorale est mise à rude épreuve dans les régions occupées par les loups. De nombreux sénateurs ont pu en témoigner lors de la table-ronde organisée par la commission des affaires économiques du Sénat, le 20 décembre 2023.

Le préfet attend les résultats de l'OFB

Interrogé sur le comptage du prédateur, le préfet référent du plan loup, Jean-Paul Celet, a indiqué qu’il était impatient d’obtenir les résultats de l’Office français de la biodiversité (OFB) qu’il attend depuis un an.

Le préfet semble prêt à taper du poing sur la table précisant : « Nous besoin de savoir ce que deviennent ces indices, comment ils sont classés, c’est impératif pour que la confiance revienne. »

D’autant que la « neutralité » des agents de terrain est parfois contestée. « L’OFB avait tendance à répartir ses effectifs selon des orientations qui n’étaient pas favorables au [suivi du dossier] loup, mais les choses sont en train de changer », a indiqué le préfet.

Un chiffre fondé scientifiquement

Avec l’arrivée du nouveau plan loup 2024-2029, une nouvelle méthode devrait voir le jour. Avec celle utilisée actuellement, « il y a un écart de plus en plus grand entre le chiffre du mois de juin basé sur la collecte des indices, et le chiffre qui est consolidé par les analyses génétiques », a précisé Jean-Paul Celet.

Les deux chiffres compliquent aussi la gestion des autorisations de tirs. « Il faut que la méthode soit partagée, et que le chiffre soit fondé scientifiquement, a-t-il ajouté. Il me semble que la génétique pourrait nous donner cette assise. À condition d’avoir des analyses génétiques intégrales, et cela ne serait pas si cher que ça. »

« Repérer vite les loups solitaires »

Les indices sont aujourd’hui dispersés dans près de 60 départements. Et les dégâts des loups solitaires en dispersion inquiètent. En 2022, ils étaient à l’origine de l’augmentation du nombre de victimes de 20 %, a rappelé Jean-Paul Celet.

La louve du Lot, par exemple, aurait tué 300 brebis à elle seule. En 2023, c’est le département de la Saône-et-Loire qui a fait les frais de ces loups « erratiques ». 300 ovins auraient péri au cours de l'année.

« Quand le loup arrive dans une zone, il faut qu’il soit repéré tôt », déclare Jean-Paul Celet. Cela permet de mettre en œuvre des mesures de protection et de délivrer des autorisations de tirs.

« Nous avons doublé les crédits d’urgence pour financer les moyens d’urgence et notamment les clôtures électrifiées », explique le préfet. En démultipliant les autorisations de tirs, la louve qui sévissait dans de Lot a pu être piégée.

« Le doute doit profiter à l’éleveur »

En tout cas, s’il y a un doute sur la responsabilité d’un loup, quand les vautours par exemple n’ont laissé que la carcasse, « cela doit toujours profiter à l’éleveur, a souligné Jean-Paul Celet. J’insiste auprès des DDT qui n’appliquent pas toujours immédiatement ce type de règles. »

« Dès lors qu’il y a une attaque, il faut aller très vite, insiste-t-il. L’autorisation de tir doit être délivrée dans les 48 heures au maximum. L’idéal serait que les louvetiers soient en poste dès la fin de journée pour une attaque qui s’est produite le matin même. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement